[2] Seulement, et c'est là son plus bel atout : non contente d'être un délice esthétique pour les yeux, Annabelle est aussi et surtout une femme d'une intelligence et d'une conversation rares. Qui sait quand jouer le rôle de la potiche discrète, et qui sait quand prendre la lumière (et vous faire briller, par ricochet). Qui sait créer une complicité, se vêtir et se farder juste ce qu'il faut, pour donner la parfaite illusion d'un couple légitime aux yeux des autres. Qui sait impressionner son auditoire quand on lui permet de s'exprimer sur sa discipline (je veux bien croire qu'elle prépare un doctorat en la matière). Et qui sait badiner lorsque la conversation s'oriente vers d'autres sujets.
 
Ô Annabelle, je ne saurais trop vous remercier du temps (toujours trop court) passé en votre compagnie : vous êtes parmi les plus belles manières de gaspiller son argent superflu.

[1] Sur ce plan de "l'escorting", du "social time", je suis exigeant. D’autant plus qu’il ne s’agissait pas de dîner en tête-à-tête (sauf la première fois), mais de déjeuners d’affaires, de rendez-vous mondains ou de congrès professionnels.
Il ne me suffit pas d'être accompagné par une plante verte. Quitte à payer, je veux une courtisane à mes côtés, une femme qui aurait pu être la Dame aux camélias que peint Alexandre Dumas fils. Pour ceux qui dormaient, jadis, en cours de français (cela dit, je les comprends) : je veux que les autres hommes (et leurs femmes !) me lancent les mêmes regards envieux ou jaloux que si j'arrive au volant d'une Aston Martin DB 9 Volante (les connaisseurs apprécieront).
 
Je me suis délecté de chaque instant en la compagnie d'Annabelle - et l'effet désiré aux yeux des tiers fut au rendez-vous ! Ma métaphore automobile n'a rien d'usurpée : Annabelle n'est pas une beauté tapageuse (si vous aimez les Lamborghini ou les Bugatti, frappez plutôt à la porte des agences suisses d'escorting) ; mais une très jolie femme, avec un charme fou, d'une élégance exquise.